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Tous les matins, marchez vous vers l’eau ?

Place de la Bourse à Bordeaux

Et plutôt que de tourner un robinet si vos enfants étaient de corvée d’eau chaque jour avec des bidons de 25 litres ? Ces situations existent dans les pays lointains…. ou existaient il n’y a pas si longtemps en France…

Et pourtant en 2019 à Bordeaux, dans la Métropole, des enfants n’ont pas d’eau courante et vont chercher de l’eau !

Bidons d’eau sur un bidonville de Bordeaux Métropole

Les membres de l’association Dynam’eau ont pris conscience de ce problème en 2015 comme le relate cet article du Monde de Claudia Courtois

A Bordeaux, asile incertain pour les migrants sahraouis

Extrait Le Monde du 08/09/15 :

A bord du bus touristique qui passe chaque jour sur la rive droite de Bordeaux, sous le pont routier Saint-Jean et à côté du pont de chemin de fer, les habitants observent une nuée de tentes, de couvertures et de bâches bleues, posées à même le sol pierreux et poussiéreux. Des chaises éparses, des vélos sur le sol, des canapés de récupération qui tournent le dos aux voitures. Dans le « campement des Sahraouis », entre 130 (selon la police) et 200 hommes (source associative), de 20 à 50 ans, tous originaires d’Afrique du Nord, et pour la plupart passés par les camps de réfugiés de la ville de Tindouf, au Sahara occidental.
Un peu plus loin, sur le terre-plein herbeux et arboré du pont, d’autres tentes ou des habitations de fortune en bois avec des bâches de pluie ont été édifiées. Quelques cordes pour le linge, des tables bancales, un cabanon étroit au milieu – la seule douche du camp alimenté par l’association Dynam’eau – et deux grosses cuves d’eau.

Depuis l’été 2015, en lien avec Médecins du Monde, France Libertés, Coalition EAU et d’autres partenaires à retrouver en cliquant ici nous avons multiplié les articles pour faire connaître ce problème visible sur notre site, l’ensemble des articles depuis 4 ans est accessible en cliquant ici

Nous avons alerté les pouvoirs publics et la population avec notamment une pétition en ligne : Juste un accès à l’eau ( 17 000 signataires à ce jour il est encore disponible de signer en cliquant ici )

Trois mémoires ont été écrit sur ce sujet :

  • Les oubliés de l’accès à l’eau sur Bordeaux Métropole par Théo Andrieux
  • L’accès à l’eau potable dans les squats : Rendre visible l’invisible par Lisa Ducournau
  • Diagnostic territorial sur l’accès à l’eau et à l’assainissement dans les squats de Bordeaux Métropole par Agathe Thomas, Adèle Lenormand, Julie Tourron, Kais Elf, Louise Haden, Pauline Thibaud et Ségolène Lairé. Sous la direction de M. Nicolas Brodeur, Directeur du Master Coopération Internationale et Développement, de Science PO Bordeaux

Vous pouvez retrouver tous les mémoires et autres documents de notre plaidoyer en cliquant ici

Devant la Mairie de Bordeaux lors de la journée Mondiale des Toilettes

Les médias ont aussi relayé nos actions afin de sensibiliser habitants et décideurs :

reportage de Christophe Chavanneau sur TV7 lors de la journée mondiale de l’eau le 22 mars 2019 ( à voir en cliquant ici)

– le super article de deux étudiants Félicie Gaudillat et Hippolyte Radisson de Institut de Journalisme Bordeaux Aquitaine : Accès à l’eau dans les squats et bidonvilles : un combat quotidien (à lire en cliquant ici)

Sur la terrasse de Bordeaux Métropole lors de la Journée Mondiale des Toilettes

2130 personnes vivent sans accès à l’eau potable à Bordeaux Métropole de Simon Barthélémy pour Rue89 Bordeaux

Extrait ( retrouver l’article complet en cliquant ici ):

L’ONG [Médecins du Monde] estime ainsi que plus de la moitié des personnes vivant en bidonvilles, soit 480 personnes concentrées sur trois sites, vivent dans des conditions sanitaires qui ne satisfont à aucun des standards du Haut-Commissariat aux Réfugiés des Nations Unies (UNHCR) : présence d’un point d’eau en libre service à moins de 100 mètres du site, et bénéficiant à moins de 80 personnes ; moins de 20 personnes par toilettes raccordées au réseau d’assainissement… « Cette absence d’accès à l’eau et à l’assainissement impacte fortement l’hygiène et la santé de ces populations, estiment les associations dans un communiqué. Elle favorise le risque de pathologies digestives, dermatologiques, bucco-dentaires et accroît le risque d’apparition de maladies à potentiel épidémique. »

Nous avons été reçus en mai 2019 par le nouveau président de Bordeaux Métropole Patrick Bobet, sensible à ce sujet comme le relate l’article de Simon Barthélémy sur le site de Rue 89 Bordeaux :

« A Bordeaux Métropole, les ordonnances du docteur Bobet pour la rentrée »

Extrait ( retrouver l’article complet en cliquant ici ):

« D’autres sujets plus graves que les listes aux municipales me donnent mal à la tête et me dérangent profondément, lâche-t-il à propos des centaines de personnes jetées à la rue cet été à Bordeaux suite à l’expulsion des squats par la préfecture. Des choses ne sont pas humainement acceptables aujourd’hui. Une mission squat vient d’être créée, et nous voulons faire en sorte qu’il y ait de l’eau potable dans tous les squats, qu’il n’y ait pas de femmes enceintes ou de familles avec de jeunes enfants à la rue, qu’un lieu d’accueil soit proposé pour le déjeuner. » 

Le Conseil de Bordeaux Métropole a officialisé la création d’une “mission squats” le 21/06/2019 ( échanges disponibles sur le net en cliquant ici)

Point d’eau pour 200 personnes sur un bidonville de Bordeaux Métropole

Une belle victoire pour le collectif d’associations et un intérêt qui s’accroît auprès des médias :

Une journaliste de Solidarum (base de connaissances pour l’invention sociale et solidaire) Elsa Bastien, a fait un travail complet cet été 2019 sur l’action que nous menons depuis 4 ans sur ce sujet de l’accès à l’eau et à l’assainissement auprès des plus démunis de la métropole. 

Dynam’eau : faire de l’accès à l’eau une priorité

Extrait ( retrouver l’article complet en cliquant ici ):

Pour médiatiser ce problème, Dynam’eau anime une émission de radio et sensibilise les jeunes à l’éducation, à la citoyenneté et à la solidarité internationale. Mais malgré toutes les bonnes volontés, les choses avancent lentement, Maxime Ghesquière évoque tout de même deux bonnes nouvelles : la création d’une Mission squat, et le fait que Patrick Bobet, ancien médecin et nouveau président de Bordeaux Métropole, soit plus sensible à cette problématique. « Il a assuré que tous les squats auraient un accès à l’eau et aux toilettes d’ici l’été, en commençant par les terrains appartement à la métropole », souligne l’associatif. Même son de cloche du côté de Médecins du monde, qui souligne que pour la première fois, un accès à l’eau a été installé dans un bidonville, quai Brazza. « On ne veut pas agir à la place des institutions. C’est donc important d’élaborer un discours de plaidoyer pour faire pression sur les pouvoirs publics pour garantir accès à l’eau pour tous », conclut Aude Saldana-Cazenave.

Revue Far Ouest

Dans le courant de l’été, nous avons enregistré la super vidéo de Far Ouest et l’article “Maxime Ghesquière de Dynam’eau : « L’accès à l’eau relève de la dignité humaine »” de Walid Salem : l’article de l’entretien de Rue89 Bordeaux

Et le sujet refait surface lorsque Monsieur Touzeau (chargé de la délégation habitat, logement et politique de la ville à la Métropole) explique dans l’article du journal 20 Minutes Bordeaux à Elsa Provenzano mi-septembre 2019.

Bordeaux : La Métropole veut proposer un accès à l’eau pour les squats installés sur ses terrains

Extrait ( retrouver l’article complet en cliquant ici ) :

Chaque cas est particulier

« On estime que l’eau est un élément de vie et de survie qui doit être apporté immédiatement, souligne Jean Touzeau, chargé de la délégation habitat, logement et politique de la ville à la Métropole. Il faut faire évoluer les choses quand cela est possible, en respectant les lois de la République.» Comprenez, en respectant les compétences de chacun des acteurs.

Un travail de médiation à prévoir

L’association est déjà intervenue sur une vingtaine de squats de la métropole, elle en gère encore deux aujourd’hui, et prévient: apporter de l’eau dans ces lieux, ce n’est pas aussi facile que d’installer un tuyau. Il faut prévoir le nécessaire pour l’évacuation, accompagner les occupants, prévenir les déperditions d’eau etc. « Il faut expliquer aux gens d’où vient l’eau, où elle va, qu’elle n’est pas gratuite et ce dès leur arrivée, détaille le président de Dynam’eau. Il faut aussi qu’un tour régulier des installations soit fait pour l’entretien ».

Dans ce milieu-feuille institutionnel, les compétences de l’état sont inscrites dans la circulaire de l’état « résorption des campements illicites et des bidonvilles » on peut y lire en cliquant ici.

Quelles que soient les caractéristiques du campement, il est essentiel que le plus tôt possible, si possible dès l’implantation et indépendamment de l’existence ou non de procédures juridiques engagées en vue de son évacuation, une action de repérage et diagnostic soit conduite avec l’affirmation de la présence de la puissance publique. Cette action doit permettre d’établir un plan d’action et un calendrier prévisionnel en vue de la résorption complète du campement.

Cette intervention sur le site peut passer, en accord et avec le concours de la collectivité territoriale compétente et en veillant strictement à ce que le campement ne s’agrandisse ni ne se pérennise, par la sécurisation des conditions de vie (mesures d’hygiène et de sécurité, accès à l’eau, ramassage des ordures ménagères et de déchets), l’encadrement de l’organisation du campement (contrôle du site, engagement contractuel des occupants, action de médiation pour l’accès aux droits, relations avec le voisinage).

La préfète Fabienne Buccio toujours droite dans ses bottes face aux squats

Dans l’article de Rue89Bordeaux de Simon Barthélémy les élu.e.s s’expriment :

Extrait (retrouver l’article complet en cliquant ici ):

Sur ce dernier point Alexandra Siarri souligne une profonde divergence entre les élus locaux et la préfète : « Fabienne Buccio ne s’est pas cachée pour dire que l’accès à l’eau constituait un appel d’air, quand Patrick Bobet et les 28 maires de la métropole ont une vraie convergence de pensée que le fait de droit à l’eau est fondamental. »

Douche froide

Interrogée par Rue89 Bordeaux, la préfecture invoque un malentendu sur ce sujet. Elle assure que Fabienne Buccio ne parlait pas d’eau potable, mais d’installation de douches, estimant que la métropole disposait d’assez de lieux pour l’hygiène.

Confirmant la version des élus locaux, Clément Rossignol-Puech, le maire de Bègles, fait état d’un « véritable désaccord avec la préfète » : « Je réitère ma demande d’organisation d’une réunion sur ce problème humanitaire urgent, on ne peut pas accepter que de véritables bidonvilles prolifèrent. Je suis favorable à ce que les squats sur Bègles soient démantelés, mais il faut que soit fait avec des solutions pérennes à la clé. La seule solution, c’est d’interpeller les ministres sur la situation de Bordeaux et de la Gironde, 4e département le plus concerné de France. »

Devant la Préfecture de la Gironde

Nous continuons et continuerons nos actions avec une campagne de plaidoyer car 2020 sera une année forte primordiale pour l’accès à l’eau et l’assainissement :

En juillet, seront célébrés les 10 ans de la reconnaissance par les Nations Unies du droit à l’eau potable et à l’assainissement comme un droit de l’Homme. Par ailleurs, en mars, se tiendront les prochaines élections municipales en France. Ces deux évènements cumulés sont l’occasion d’une part, d’interpeller les pouvoirs publics nationaux, les parlementaires et les élus locaux et, d’autre part, de mobiliser les populations sur le droit humain à l’eau potable et à l’assainissement, un droit qui n’est toujours pas effectif pour 4,5 milliards de personnes dans le monde, dont près de 1,4 millions de personnes en France avec une attention particulière pour les DOM-TOM.

Infographie Coalition EAU

C’est dans ce cadre que sera lancée la campagne « L’eau c’est un droit à l’eau », portée au niveau local par le collectif Action Bord’eaux ( Dynameau, Médecins du Monde Aquitaine, France Libertés Gironde et Architectes Sans Frontière ) et au niveau national par la Coalition Eau et France Libertés – Fondation Danielle Mitterrand.

Cela fait 10 ans que les Nations Unies ont qualifié le droit à l’eau potable et à l’assainissement comme un droit humain et pourtant peu est fait tant au niveau local qu’international…et beaucoup reste à faire.

Le bureau de Dynam'eau remercie tous les salariés, les service-civiques, les bénévoles ainsi que tous les partenaires qui nous ont aidé à la réalisation de ce plaidoyer.